Il faut toujours s'arrêter en cas de douleur pendant l’activité sportive. Mythe ou réalité ?
- 4 mars
- 3 min de lecture
Introduction
La douleur pendant l’activité sportive est une expérience courante. Certains prônent le "no pain, no gain" et continuent coûte que coûte, tandis que d’autres s’arrêtent à la moindre gêne par crainte d’une blessure.
Faut-il toujours stopper un entraînement dès qu’une douleur apparaît, ou est-il possible de continuer en adaptant la charge de travail ? La réponse dépend de plusieurs facteurs, dont l’intensité de la douleur et son évolution.
1. Toutes les douleur pendant l’activité sportive ne sont pas égales
Une douleur n’est pas toujours synonyme de blessure. Certaines sont bénignes et normales dans un processus d’adaptation, d’autres signalent un problème sous-jacent qui nécessite un arrêt immédiat.
Douleurs acceptables dans le cadre de l’entraînement
Courbatures : résultent de micro-lésions musculaires après un effort inhabituel
Raideurs musculaires : liées à une fatigue temporaire ou une surutilisation modérée
Gêne articulaire légère : généralement due à une surcharge temporaire, qui disparaît avec du repos
Ces douleurs ne nécessitent pas forcément d’arrêt complet. Il est possible de poursuivre l’entraînement en adaptant la charge de travail.
Signaux d’alerte à ne pas ignorer
Douleur aiguë et soudaine lors d’un mouvement précis
Douleur qui s’intensifie au fil de la séance
Douleur au repos ou nocturne
Gonflement, rougeur, chaleur locale
Ces signes peuvent indiquer une blessure en développement (tendinopathie, stress osseux, atteinte ligamentaire) et nécessitent une réévaluation rapide.
2. La quantification de charge : un outil essentiel pour éviter la blessure
L’erreur la plus fréquente menant à la blessure est une augmentation trop rapide de la charge d’entraînement.
Pourquoi quantifier la charge d’entraînement ?
Éviter la sur-sollicitation d’une structure (muscle, tendon, articulation)
Permettre une adaptation progressive aux contraintes
Maintenir un bon équilibre entre stress et récupération
L’utilisation d’outils comme l’échelle de Borg (perception de l’effort) ou l’échelle de la douleur (de 0 à 10) permet d’objectiver la tolérance à l’effort.

3. L’échelle de la douleur : un guide pour décider de continuer ou s’arrêter
L’échelle de la douleur est un repère efficace pour évaluer si une douleur est acceptable ou non.
0 à 3/10 : douleur légère et diffuse, ne limitant pas le mouvement → entraînement possible en adaptant l’intensité
4 à 6/10 : douleur modérée qui apparaît avec un mouvement précis, sans s’aggraver → nécessité d’adapter la charge, ne pas forcer
7/10 et plus : douleur intense, persistante ou croissante → arrêt immédiat recommandé, consultation nécessaire
Si la douleur est modérée mais disparaît après l’échauffement, l’entraînement peut être poursuivi avec une surveillance attentive. En revanche, une douleur qui augmente au fil de la séance impose un arrêt.
4. Continuer ou arrêter ? La bonne approche selon la situation
1. Douleur légère et stable
Continuer avec une adaptation de la charge. Surveillance de l’évolution sur plusieurs séances
2. Douleur modérée mais fluctuante
Réduire l’intensité et modifier certains exercices. Tester la règle des 24 heures : si la douleur diminue le lendemain, l’entraînement peut être repris progressivement
3. Douleur aiguë ou croissante
Arrêt immédiat. Consultation si la douleur persiste après quelques jours de repos
5. Les erreurs classiques qui mènent à la blessure
Augmenter trop vite la charge d’entraînement. Passer brutalement d’une séance par semaine à quatre, augmenter son kilométrage de plus de 30 % en une semaine… sont des erreurs qui augmentent fortement le risque de blessure.
Ne pas écouter les premiers signaux du corps. Une douleur persistante qui revient à chaque séance est un signal d’alerte. Ne pas y prêter attention peut mener à des pathologies plus graves comme des tendinopathies chroniques ou des fractures de fatigue.
Modifier sa gestuelle pour compenser la douleur. Changer son appui en course à pied, modifier sa posture en squat ou adapter son geste en musculation peut transférer la contrainte sur une autre structure, provoquant une blessure secondaire.
6. Conclusion : s’arrêter ou s’adapter ?
La douleur est un signal d’alerte, mais toutes les douleurs ne nécessitent pas un arrêt total de l’activité.
Ce qu’il faut retenir :
Une douleur légère et stable peut être tolérée avec une adaptation de l’entraînement
Une douleur modérée doit être surveillée et gérée intelligemment
Une douleur aiguë, persistante ou croissante nécessite un arrêt immédiat et une consultation
La quantification de la charge d’entraînement et l’échelle de la douleur sont des outils clés pour éviter la blessure
Savoir s’écouter ne signifie pas s’arrêter au moindre inconfort, mais apprendre à distinguer une adaptation normale d’une alerte à prendre au sérieux.
Et toi, comment réagis-tu face à la douleur ? Tu adaptes ton entraînement ou tu forces jusqu’au bout ?
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