Mythe ou réalité : L’arthrose fait forcément mal ?

Introduction

"J’ai de l’arthrose, je vais souffrir toute ma vie." Cette idée reçue pousse beaucoup de personnes à accepter la douleur comme une fatalité. Certains réduisent leurs activités, d’autres évitent le sport par peur d’aggraver leur état. Pourtant, avoir de l’arthrose ne signifie pas forcément souffrir en permanence. Mythe ou réalité ? Décryptage.

1. Douleur et arthrose : est-elle systématique ?

Mythe. La simple présence d’arthrose ne signifie pas forcément douleur.

L’arthrose correspond à une usure progressive du cartilage articulaire, mais elle n’entraîne pas systématiquement des douleurs. On peut avoir des signes d’arthrose visibles à l’imagerie sans ressentir de gêne particulière.

Ce que disent les études :

• Une recherche publiée dans Arthritis & Rheumatology révèle que 30 à 50 % des personnes ayant une arthrose visible à l’IRM n’ont aucune douleur.

• L’intensité de la douleur dépend de plusieurs facteurs, notamment l’inflammation, la force musculaire, la mobilité et la gestion du mouvement.

Pourquoi certaines personnes souffrent et d’autres non ?

• L’inflammation articulaire peut être plus marquée chez certaines personnes.

• Une faiblesse musculaire autour de l’articulation augmente la pression sur le cartilage.

• Un manque de mobilité et une mauvaise gestion de la charge accentuent les contraintes.

2. Arthrose et activité physique : faut-il arrêter le sport ?

Mythe. Stopper toute activité physique est une erreur qui peut aggraver la douleur et la progression de l’arthrose.

Ce que disent les études :

• Une méta-analyse publiée dans The Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy montre que l’activité physique bien dosée protège les articulations et réduit la douleur liée à l’arthrose.

• L’inactivité entraîne une perte musculaire et une raideur articulaire, ce qui augmente les contraintes sur le cartilage et peut aggraver la douleur.

Pourquoi bouger aide à réduire la douleur en cas d’arthrose ?

• Le mouvement stimule la production de liquide synovial, qui lubrifie et nourrit le cartilage.

• Un bon renforcement musculaire protège l’articulation en réduisant les contraintes.

• L’activité physique améliore la proprioception, ce qui optimise la répartition des charges sur l’articulation.

Ce qui aide réellement :

• Maintenir une activité physique régulière pour entretenir l’articulation.

• Renforcer les muscles autour de l’articulation pour réduire les pressions excessives.

• Éviter les longues périodes d’inactivité, qui accentuent la raideur et la douleur.

En dehors des périodes inflammatoires, l’activité physique est un véritable antidouleur.

3. Pourquoi pose-t-on autant de prothèses articulaires ?

La pose de prothèses articulaires (hanche, genou) est en forte augmentation. Mais est-ce vraiment toujours nécessaire ?

Facteurs expliquant cette hausse :

• Une population plus âgée et plus active : les seniors d’aujourd’hui veulent continuer à bouger sans douleur.

• Un surpoids de plus en plus fréquent : chaque kilo en trop augmente la pression sur les genoux et favorise l’arthrose.

• Un accès facilité à la chirurgie : les techniques modernes permettent une récupération plus rapide.

• Une prévention insuffisante : souvent, le renforcement musculaire, la perte de poids et la mobilité ne sont pas assez pris en charge en amont.

La prothèse est-elle une solution miracle ?

Pas toujours.

• 10 à 20 % des patients ressentent encore des douleurs après l’opération.

• La rééducation est essentielle et peut être longue.

• Une prothèse ne remplace pas une articulation saine, elle compense une perte de fonction.

Avant d’en arriver là, il est essentiel d’essayer des solutions alternatives :

• Renforcement musculaire et proprioception.

• Travail de mobilité et de quantification de la charge.

• Adaptation des activités pour soulager l’articulation.

Dans de nombreux cas, ces mesures peuvent suffire à éviter ou retarder une intervention.

Activité physique légère en intérieur, pour gérer l’arthrose et préserver la mobilité.

4. Arthrose et douleur : plus elle est avancée, plus c’est douloureux ?

Mythe. La douleur ne dépend pas uniquement du degré d’arthrose visible sur une radio.

Exemples concrets :

• Certaines personnes ont une arthrose avancée mais ne ressentent aucune douleur.

• D’autres ont une arthrose légère mais souffrent davantage à cause d’une inflammation locale ou d’un manque de préparation physique.

Ce qui réduit réellement la douleur :

• Un bon équilibre entre mobilité, renforcement musculaire et récupération.

• Un accompagnement adapté, plutôt qu’un arrêt total des activités.

5. L’arthrose s’aggrave-t-elle forcément avec l’âge ?

Idée reçue. L’arthrose évolue différemment selon les individus et peut rester stable pendant des années.

Facteurs qui accélèrent l’évolution de l’arthrose :

• La sédentarité.

• Une surcharge pondérale.

• Un manque de renforcement musculaire.

• Des antécédents de blessures mal prises en charge.

Ce qui ralentit la progression :

• Une activité physique adaptée et régulière.

• Un travail de renforcement musculaire ciblé.

• Une bonne gestion des charges et de la récupération.

6. Conclusion : Mythe ou réalité ?

L’idée que "l’arthrose fait forcément mal" est un mythe. On peut avoir de l’arthrose sans douleur permanente, et il est possible de continuer à bouger et à vivre sans souffrir, même avec un diagnostic d’arthrose.

À retenir :

• L’arthrose ne signifie pas douleur permanente.

• L’arrêt du sport n’est pas une solution, bien au contraire.

• L’intensité des douleurs dépend de plusieurs facteurs : force musculaire, inflammation, gestion du mouvement, sensibilité périphérique et centrale.

• Le mouvement est bénéfique en dehors des périodes inflammatoires.

• La prévention peut éviter ou retarder une intervention chirurgicale.

L’objectif n’est pas d’arrêter de bouger, mais de bouger intelligemment.

Tu connais des personnes qui évitent le sport à cause de l’arthrose ? Partage-leur cet article !